Décès de Natacha Combier

C’est avec une profonde peine et une immense tristesse que nous avons appris le décès de Natacha Combier survenu le 7 février dernier.

Natacha a été la première cheffe de projet d’IGOSat, nanosatellite étudiant. Sortant de Supélec, des étoiles plein les yeux et les pieds fermement sur Terre, Natacha voulait fabriquer des satellites.

La pétulance de son regard, sa passion et son intelligence nous ont rapidement convaincu qu’elle était la bonne personne pour démarrer ce projet un peu fou. Nous ne nous sommes pas trompés.

Grâce à elle, IGOSat est parti sur la bonne trajectoire. Compétente et attentionnée, Natacha savait aplanir les difficultés techniques et tracasseries administratives, motiver les étudiants en manque de confiance en eux, amadouer tous les vieux grincheux qui pensent que l’espace est une affaire bien trop sérieuse pour des amateurs, et s’obstiner lorsque, décidément, l’obstacle lui résistait.

Nous garderons d’elle sa curiosité tous azimuths, son énergie et surtout ses exceptionnelles qualités humaines. Avant de rejoindre IGOSat en 2013, elle avait fait un an d’études à Buenos Aires et un long voyage à la rencontre des habitants des steppes mongoles. Animatrice et monitrice auprès d’enfants et d’adolescents, elle avait également fondé une association apportant la culture en milieu carcéral. C’est d’ailleurs grâce à sa persévérance, que trois petits films de présentation d’IGOSat ont été réalisés par des détenus du Centre Pénitentiaire du Sud Francilien.

Natacha s’était mise en retrait du projet IGOSat en 2014, lorsque sa maladie est apparue, brutalement. Fidèle à son tempérament, Natacha s’est battue corps et âme, défiant un temps les prognostics de mauvais augures. Malheureusement, sa volonté de vivre n’a pas suffi.

Il parait que les étoiles deux fois plus brillantes vivent deux fois moins longtemps. Dans ce cas, les lois de l’Univers ne devraient alors pas s’appliquer à des personnes comme Natacha. Natacha est partie rejoindre le cosmos, vers les étoiles qui la faisaient rêver. Elle allait fêter ses trente ans.

Hubert Halloin,
directeur scientifique du projet IGOSAT