Soutenance de thèse de Sandrine Péron “Origine des éléments volatils terrestres : apport de la géochimie des gaz rares”

Sandrine Péron, doctorante dans l’équipe I6 : De la poussière aux planètes, a plaisir de vous inviter à sa soutenance de thèse intitulée :
Origine des éléments volatils terrestres : apport de la géochimie des gaz rares. 
La soutenance aura lieu le mardi 4 décembre à 14h00 dans l’amphithéâtre de l’IPGP devant le jury composé de :
  • Sujoy Mukhopadhyay – Rapporteur (UC Davis)
  • Philippe Sarda             – Rapporteur (Université Paris Sud)
  • Catherine Chauvel       – Examinatrice (IPGP)
  • Evelyn Füri                 – Examinatrice (CRPG)
  • Manuel Moreira           – Directeur de thèse (Université Paris Diderot)
Résumé :
L’origine des éléments volatils, éléments avec des températures de condensation très basses comme l’eau, l’azote, le carbone et les gaz rares, sur Terre et sur les autres planètes telluriques reste mal comprise. Comprendre comment ces éléments sont arrivés sur Terre permettra de mieux appréhender les mécanismes de formation du système solaire.

De part leur caractère inerte, les gaz rares (He, Ne, Ar, Kr, Xe) constituent des traceurs uniques des sources d’éléments volatils. L’étude de la composition en gaz rares du manteau terrestre s’avère donc essentielle afin de déterminer l’origine de ces éléments. L’objectif de ces travaux était de mesurer précisément la composition des isotopes stables et non–radiogéniques des gaz rares dans le manteau à partir de verres basaltiques. Ces derniers étant très souvent contaminés par l’air, des techniques d’analyse des gaz rares ont été mises en place pour s’affranchir de cette contamination.

Des échantillons du volcan Fernandina du point chaud des Galápagos ont été étudiés par ablation laser. Les résultats montrent que le rapport 20Ne/22Ne des bulles est en moyenne de 12,65 +/-  0,04 (1sigma), ce qui est proche de la valeur estimée pour le pôle d’implantation du vent solaire (environ de 12,7). Cette étude suggère donc que l’implantation du vent solaire sur les grains précurseurs de la Terre serait à l’origine
des éléments volatils légers du manteau.

Des données d’échantillons de popping rocks, aussi analysés par cette technique, indiquent que le manteau supérieur est hétérogène à petite échelle et pourraient impliquer le recyclage de gaz rares dans le manteau, y compris He, Ne, lors de la subduction.

Un nouveau protocole d’analyse du Kr et Xe a été développé. Les résultats montrent les plus forts excès en 124Xe, 126Xe et 128Xe mesurés pour le manteau et suggèrent une source chondritique. Les isotopes fissiogéniques du xénon ont permis de dater le début du recyclage des éléments volatils dans le manteau aux alentours de 3 Ga.