Véronique Van Elewyck lauréate de l’appel à projets “80 prime” du CNRS

Dans le cadre des 80 ans du CNRS, la MITI (Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires) a mis en place en décembre dernier l’appel à projet “80 Prime” dans le but de soutenir et renforcer l’interdisciplinarité entre les instituts du CNRS. Véronique Van Elewyck est une des quatre lauréat.e.s de l’IN2P3 !

Jules Vernes n’en croirait pas ses yeux. C’est pourtant bien un voyage au centre de la Terre que nous propose Véronique Van Elewyck spécialiste des neutrinos au laboratoire APC (Astroparticules et Cosmologie) dans son projet NuSET (“Neutrino studies and earth tomography”), lauréat des PRIME 80 du CNRS. Ne rêvons pas, il n’est pas question de se frayer un chemin jusqu’au noyau terrestre. Mais à défaut la chercheuse propose d’utiliser des émissaires pour y descendre à notre place. En l’occurrence, les neutrinos atmosphériques. Ces particules produites dans les hautes couches de l’atmosphère à chaque impact de rayon cosmique pleuvent en nombre à la surface du globe, et vu qu’elles n’interagissent que très peu avec la matière, traversent croûte, manteau, et noyau comme s’ils n’existaient pas. Ou presque, car ces particules en gardent tout de même quelques séquelles. En l’occurrence, le ratio de neutrinos de différentes saveurs (électroniques, muoniques et tauiques) est sensible à la densité électronique des couches terrestres traversées. Forte de ce constat, Véronique Van Elewyck propose de détourner le télescope à neutrinos ORCA qui sera prochainement installé au fond de la méditerranée par la collaboration KM3NeT pour scruter la composition chimique des entrailles de la Terre. De quoi piquer au vif la curiosité d’Edouard Kaminski et James Badro géophysiciens à l’IPGP (Institut de physique du globe de Paris) qui espèrent bien mettre à profit cette première tomographie du globe utilisant les neutrinos, pour jeter un regard nouveau sur la composition du noyau terrestre. NuSET sera aussi l’occasion de donner un coup de booster à cette nouvelle technique. A la fois en développant des télescopes spécifiquement optimisés pour la tomographie terrestre, mais surtout en incitant les nombreux autres télescopes à neutrinos en projet, à se tourner eux aussi vers le sous-sol. Quand plusieurs télescopes opéreront, le voyage au centre de la Terre pourra alors se faire en 3D.