Des bourses “essentielles” pour les étudiants internationaux

Depuis 2017, le LabEx UnivEarthS finance des bourses de mobilité destinées à des étudiants étrangers souhaitant intégrer le Master 2 de recherche NPAC, dispensé à l’Université de Paris.

La dernière année de master constitue un moment charnière dans la vie d’un étudiant. Cela est d’autant plus vrai dans le cas d’un master de recherche, où les cours suivis et les stages effectués en laboratoire se révéleront déterminant pour trouver ensuite une thèse.

C’est ce que sont actuellement en train de vivre Andrés et Manuel. Andrés est équatorien. Après sa licence de physique à l’École polytechnique nationale de Quito, il arrive à Paris afin de poursuivre un master de physique. Manuel est espagnol, Après ses premières années d’étude de physique passées à Madrid et à Stockholm, il décide de s’installer à Paris, ville où il a toujours voulu vivre. Pour leur M2, il décide de s’inscrire au Master 2 Noyaux Particules Astroparticules et Cosmologie (NPAC), dispensés entre plusieurs universités parisiennes, dont l’Université de Paris. Ce programme forme les étudiants à la recherche fondamentale sur les particules élémentaires, la cosmologie, et les interactions entre l’infiniment petit et l”infiniment grand, leur permettant de poursuivre ensuite leur parcours dans des thèses théorique ou expérimentale.

C’est avant tout parce qu’ils avaient un fort intérêt pour ces sujets d’études qu’Andrés et Manuel ont choisi cette formation, Mais leur choix était également motivé par une autre raison essentielle : le master NPAC propose des bourses aux étudiants internationaux. Depuis 2017, le LabEx UnivEarthS finance en effet chaque année des bourses pour deux étudiants étrangers souhaitant suivre ce master. Inscrits à l’Université de Paris, les étudiants sélectionnés reçoivent sur l’année une somme de 10 000 euros, leur permettant de subvenir à leur besoin.

Paris est une ville très chère,” note Manuel, “je n’aurai pas pu vivre ici et continuer mes études au sein de ce master sans cette bourse“. Ce constat est également partagé par Andrés, déjà boursier au cours de son M1 : “C’était le seul M2 que je connaissais dans le domaine de la physique gravitationnelle et la physique des particules qui proposait des bourses. J’ai des amis qui sont obligés de travailler pour financer leurs études, et je vois bien que c’est compliqué pour eux. Grâce à cette bourse, je n’ai pas à m’inquiéter de mes finances et peux m”investir à plein temps dans mes études.

C’est important que les étudiants qui suivent cette formation puissent s’y consacrer pleinement,” explique Guillaume Patanchon, enseignant-chercheur à l’Université de Paris et un des coordinateurs du master NPAC. “C’est un master exigeant et ces bourses permettent d’accueillir des étudiants étrangers qui n’auraient pas pu suivre ce cursus sans celles-ci.” Depuis 2017, ce sont ainsi huit étudiants (dont Andrés et Manuel) qui ont bénéficié de cette bourse. Outre l’Espagne et l’Argentine, ces étudiants viennent également du Vietnam, du Liban, ou encore de Grèce. “Par ailleurs ce sont ces étudiants qui réussissent le mieux le master,” ajoute Guillaume.

L’objectif de ces bourses est d’attirer les bons étudiants à suivre une formation à l’Université de Paris,” précise Antoine Kouchner, directeur du laboratoire AstroParticule & Cosmologie (APC) et co-directeur du LabEx UnivEarthS. “Le LabEx est venu répondre à ce besoin, à un moment où les financements de ces bourses de mobilité étaient compliqués.”

La majorité des étudiants qui ont reçu cette bourse continue leur parcours en France. C’est ainsi le cas de Chau Thien Nhan, qui a intégré le M2 NPAC en 2017, et qui est désormais en troisième année de thèse au laboratoire APC. “C’est difficile de poursuivre des études poussées au Vietnam,” souligne Nhan, en parlant du pays dont il est originaire. “J’avais candidaté pour d’autres programmes en Europe dans le domaine de la physique des particules. Le master NPAC m’a sélectionné et m’a proposé une bourse dont j’avais vraiment besoin afin de suivre mes études. Sans cette bourse, je serai très certainement resté au Vietnam, et je ne serai pas en thèse aujourd’hui.” Nhan est actuellement en pleine rédaction de sa thèse sur la mesure de la hiérarchie des masses des neutrinos par le détecteur ORCA/KM3NeT.

Poursuivre en thèse, c’est ce que souhaite également Andrés et Manuel. En attendant, ils ont tous les deux commencé leur stage de fin d’étude, Andrés à l’Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon, et Manuel à l’Observatoire de Paris. “La bourse de mobilité financée par le LabEx s’est révéler essentielle pour donner un coup de main à des étudiants qui en avaient besoin” insiste Antoine Kouchner.