F3 : L'Univers catastrophique transitoire

Notre capacité à étudier des phénomènes transitoires,  sur des échelles temporelle de la milliseconde à plusieurs années, a considérablement augmenté ces derniers temps. Ces progrès représentent un énorme potentiel de découvertes. A ce jour, la variabilité temporelle des objets astrophysiques n’a été explorée que très partiellement. Les satellites Fermi et Swift ouvrent la voie à hautes énergies, le premier en cartographiant l’ensemble du ciel toutes les 3 heures et le dernier grâce à sa capacité de réaction rapide à plusieurs longueurs d’onde.
 

black_holes_merge_0.jpgAvec la construction d’imageurs dédiés à la surveillance globale et quotidienne du ciel en radio  (LOFAR, ASKAP, MeerKAT), optique (Pan-STARRS, LSST), infrarouge (Akari), rayons X (eRosita/SRG) et en gamma avec Fermi, il existe de nouvelles motivations pour explorer les sources transitoires. La découverte de transitoires rapides en constitue une, car cela pourrait représenter une nouvelle classe de sources explosives et/ou exotiques à des distances cosmologiques, comme la coalescence d’étoile à neutrons ou l’évaporation de trous noirs.
 

Lors de la prochaine décennie, la combinaison d’une sensibilité accrue, de champs de vue plus grands et des développements algorithmiques va ouvrir le domaine temporel à de nouveaux champs de l’astrophysique : des sursauts stellaires aux supernovae en passant par la naissance des trous noirs et des étoiles à neutrons, ou tous phénomènes explosifs connus ou voire même totalement inconnus. Des recherches en coïncidence avec des détecteurs de neutrinos et d’ondes gravitationnelles seront poursuivies à travers le monde. Les évènements cosmiques variables représente la nouvelle terra incognita de l’astrophysique du 21ème siècle.
 

La radioastronomie dirige actuellement ces efforts. La science des sources transitoires a été reconnue comme projet clé pour les nouveaux télescopes LOFAR (Europe), ASKAP (Australie) et MeerKAT (Afrique du Sud), qui sont les précurseurs de l’énorme projet international SKA devant être construit à la fin de cette décennie. Le rayonnement radio synchrotron sonde avec une résolution angulaire inégalée les sources compactes explosives souvent associées à des éjections de particules relativistes. Ces observatoires permettent aussi de sonder leur rétroaction sur l’environnement immédiat.
 

 

 

Vue artistique d'une petite partie du réseau de télescope radio SKA 
(une décision au sujet de la sélection du site de SKA - Australie et/ou Afrique du Sud -
doit être prise dans les prochains mois).

 

 

 

Des améliorations algorithmiques pour la détection des transitoires seront primordiales afin d’utiliser pleinement les nouvelles capacités offertes par ces nouveaux télescopes radio.  De même, il sera aussi nécessaire d’innover dans le domaine du stockage  du volume considérable  de données attendu ou dans le domaine de l’imagerie en temps réel pour la détection des sources transitoires. Les équipes LOFAR sont actuellement au travail pour réaliser les développements de ces premières générations de logiciels. La caractérisation de ces transitoires, ainsi que leur identification à d’autres longueurs d’ondes,  représentent un autre challenge qu’il sera nécessaire d’accomplir afin de bien cerner une nouvelle réalité physique.

 

 

LOFAR est un radio télescope actuellement
en construction aux Pays Bas
et dans les pays voisins.

 

 

Image de la station LOFAR basse fréquence de Nançay en France

Stéphane Corbel (Professeur des Universités, AIM)

Isabelle Grenier (Professeur des Universités, AIM)

Jean-Luc Starck (Chercheur CEA, AIM) Page web

Julien Girard (Post-doc, LabEx UnivEarthS, AIM) Page web (à venir)

Hugh Garsden (LEDA project, Harvard Observatory, ex post-doc LabEx UnivEarthS) Page web

En collaboration avec Cyril Tasse (GEPI, Observatoire de Paris) et les collaborations LOFAR (TKP), MeerKAT (ThunderKAT) et ASKAP (VAST)

Les précurseurs de SKA:

LOFAR

Coeur localisé aux Pays Bas avec des stations internationales en France, GB, Allemagne et Suède

Opérationel

small_lofar_core.jpg  

MeerKAT

64 antennes de 13.5 m fonctionnant de 0.6 à 15 GHz

Localisation:  Afrique du Sud

Fin de construction: 2016-18

meerkat.jpg  

KAT-7

7 télescope utilisés comme précurseur de  MeerKAT. 0.9 à 1.6 GHz

Localisation:  Afrique du Sud

Opérationel

small_kat7_gen_90_m.jpg  

ASKAP

36 antennes de 12-m  localisées en Western Australia et fonctionnant vers 1.4 GHz. Grand champ de vue.

Operationel vers 2016, avec un sous réseau d'antennes déjà disponibles

ASKAP.jpg

 

 

 

 

Publications dans des journaux à comité de lecture:

  • Hassall et al. 2012,  Astronomy & Astrophysics, 543, 66: Wide-band simultaneous observations of pulsars: disentangling dispersion measure and profile variations
  • Garsden et al., submitted to Astronomy & Astrophysics: LOFAR Sparse Image Reconstruction

Actes de colloques ou de conférences:

  • LSS/NenuFAR: The LOFAR Super Station project in Nançay, SF2A-2012: Proceedings of the Annual meeting of the French Society of Astronomy and Astrophysics.

Présentations des travaux lors:

  • LOFAR TKP (Transient Key Project) meeting, Amsterdam (Nl), 3 au 5 décembre 2012. SC + HG présents. Présentation par HG (site web ici)
  • Joint meeting of LOFAR TKP, ThunderKAT and TRAPUM, Oxford (GB), 12 au 15 Juin 2012. HG présent. Presentation par HG (site web ici)
  • Journée de l'Action Spécifique SKA-LOFAR lors des journées de la SF2A à Nice le 6 juin 2012. SC + HG présents. Présentations par SC et HG (site web ici)